vignette2Il était une fois une multinationale à qui rien ne résistait. Elle n’était d’ailleurs pas habituée à ce qu’on lui résiste. Maître des capitaux, des machines et des matières premières, elle achète le travail et déplace les sites de production à sa guise.

Jusqu’au jour où les salarié-es ont dit qu’après tout l’usine était leur. Nos lecteur-trices connaissent l’histoire, nous en avons largement rendu compte dans les colonnes de ce site.
La multinationale a dû lâcher du lest, reculer, mais reculer comme un éléphant dans un magasin de porcelaine en essayant de tout casser sans que ça ne se voit trop. Jour après jour, mobilisation après mobilisation, un projet est né : faire vivre une coopérative de salariée-es, née de la défaite d’Unilever, comme un trait planté dans le flanc du capital. Travailler, produire, vendre, se payer et prendre les rênes de la société, ne serait-ce que ceux d’une scop. Vieux rêve autogestionnaire que de Fralib en Scop-Ti, les salarié-es vont mettre en œuvre.

Comme ils aiment à le rappeler, «les 1336 jours de lutte des Fralib pour sauver leur usine marseillaise et leurs emplois ont marqué l’histoire du mouvement ouvrier par leur dénouement en faveur d’une justice sociale et par la récupération de l’entreprise sous forme de coopérative ». La démarche, écrivent-ils, articule création d’une coopérative, gestion démocratique « garantissant l’instauration de qualités de travail satisfaisantes pour tous » et « engagement dans une recherche de développement de productions de qualités, inscrites dans une perspective de soutenabilité économique et environnementale ».
Il s’agit de «parvenir, à moyen ou à long terme, à l’élaboration de circuits d’échanges relativement courts conçus dans une perspective de développement durable». Pour avancer dans cette direction, la coopérative entend «promouvoir la réimplantation et la relance d’une activité de production d’herbes aromatiques, arboricoles de qualité, en particulier en France et dans un périmètre local, et participer à la reconstitution de ses filières ».

Scop-Ti voit loin et veut dessiner un paysage économique, productif et social alternatif. Pas de proclamations ronflantes, non, juste une feuille de route claire :
« Notre but est de privilégier des partenariats avec des producteurs de proximité et de réhabiliter ainsi des savoir-faire, abandonnés ou en déclin, de manière à garantir l’approvisionnement de matières premières au sein d’un circuit viable et équitable. […] Les salariés de Scop-TI se positionnent ainsi en faveur d’une éthique, d’un ensemble de valeurs qui soutiennent l’adoption d’un mode de production et de consommation différent […] qui incitent à replacer l’humain au centre de préoccupations sociales, économiques, environnementales raisonnées. C’est de cette manière que Scop-TI décline son engagement social et ses valeurs, à travers la devise portée en exergue sur le devant de son usine, forte d’une histoire singulière et d’une ligne philosophique à part entière: “engagée sur l’humain, engagée sur le goût”.»

Comme autrefois celui des Lip, le message a été entendu. Tisanes et thés ont été achetés, vendus, proposés aux comités et restaurants d’entreprise, aux municipalités, aux épiceries de proximité et aux grandes surfaces. Des citoyens-nes, des groupes militants, des associations, des syndicats se sont emparés du message et ont glissé avec entrain un caillou dans la chaussure du capital en vendant des milliers et des milliers de boîtes de thé et de tisane.

Dans leur communiqué du 13 juillet 2017, la coopérative rappelle que le projet de Scop-Ti est aussi le nôtre :
« Après une première année de remise en route et de conquête de marchés, l’activité a véritablement repris au cours de l’année 2015. SCOPTI s’est imposée comme un acteur significatif du marché, que ce soit sous les marques des principales enseignes de la distribution française mais aussi sous ses propres marques 1336 et SCOPTI Bio. Environ 10% des marques de distributeurs de thé et infusions sont ainsi fabriquées à Gémenos, ce qui devrait représenter un chiffre d’affaire global avoisinant les 3M€ en 2017 »

Le combat continue parce que le court terme a été atteint : les coopérateur-trices travaillent « autrement » et font l’expérience du « travail libéré », la coopérative produit, vend et embauche. Il faut maintenant, dans une conjoncture politique et sociale difficile, engager le fer pour donner à Scop-Ti les moyens de construire le large horizon qu’ils ont commencé à dessiner. Parce que, cela va soi, l’environnement capitaliste est hostile aux « territoires libérés ».

Afin de doter Scop-TI des moyens de son développement pour franchir une nouvelle étape de la lutte, la coopérative lance une «campagne de financement participatif» et appelle à contribuer financièrement à la «pérennisation de [son] modèle social et économique».

C’est de la responsabilité du mouvement ouvrier et du mouvement social dans toutes leurs expressions de répondre massivement à l’appel.

Adressez votre soutien financier à l’adresse suivante :

SCOP TI – SOCIOFINANCEMENT
500 Avenue du Pic de Bertagne
ZA de la Plaine de Jouques
13420 GEMENOS
Libeller les chèques à l’ordre de Scop-Ti

Par virement  :

RIB : 10278 00866 00020000 406 48
IBAN : FR7610278008660002000040648
BICCMCIFR2A
CRCMM Marseille Entreprises
521 Avenue du Prado, 13008 Marseille

Site web : http://www.scop-ti.com/op%C3%A9ration-financement-participatif.html

Texte de leur communiqué de presse du 13 juillet