Potager-sur-le-toitL’habitat participatif et coopératif connaît un intérêt croissant, du fait de la crise du logement en France, des projet de loi gouvernementaux, et de la publicité dont bénéficient certaines initiatives tels que le Village Vertical dans la région lyonnaise  qui doit être livré prochainement. D’autres sont en cours et connaissent des fortunes diverses.

Le 8 avril 2013 s’est tenue dans les locaux de la Confédération nationale du Crédit Mutuel une réunion de la DCI (Démarche Collective d’Innovation) sur l’habitat participatif et coopératif, à laquelle participent de nombreuses institutions qui interviennent dans le secteur de l’habitat (Amallia, Caisse des Dépôts, Coordin’action, Crédit Coopératif, Crédit Mutuel, Fédération nationale des sociétés coopératives d’Hlm, Fondation de France, Réseau national des collectivités pour l’habitat participatif, RAHP, Union sociale pour l’habitat).

Le but affiché de cette instance est de suivre et d’appuyer les groupes d’habitants impliqués dans le développement de l’habitat participatifs. Pour cela, 13 groupes pilotes en cours ont été sélectionnés par ces institutions, dans toute la France.

Une première partie de la journée, animée par Hugues Sibille à été consacrée à une discussion du projet de loi « Urbanisme et logement », notamment les deux nouveaux statuts juridiques pour l’habitat participatif. Les différentes institutions accueillent positivement l’intérêt du gouvernement, car il pourrait donner une reconnaissance législative aux initiatives d’habitat participatif.

Puis des représentants de 8 des 13 projets suivis, ainsi que les professionnels qui les accompagnent, se sont exprimés à tour de rôle pour exposer leur état d’avancement, ainsi que les difficultés rencontrées. Souvent, les projets s’adossent à des organismes HLM pour bénéficier de leur expérience et de leurs garanties financières, mais ces relations n’apportent pas toujours les bénéfices escomptés, comme le montre l’exemple des Ruches, à Nantes. Dans d’autres cas, c’est souvent l’accès au foncier qui pose problème, notamment quand le propriétaire d’un terrain demande un prix exagéré.

Ci-dessous nous rendons compte des exposés de 4 groupes, les autres suivront dans d’autres articles.

  • Les Rûches, Nantes:  « autopsie d’un échec ». Ce groupe d’habitants a dû renoncer à son projet, faute d’une entente avec l’organisme HLM.
  • Pâmiers, Ariège:  quinze familles choisissent un immeuble, entament les négociations avec le propriétaire et créent une société coopérative. La collectivité les soutient, dans le cadre de son programme de rénovation du centre-ville. Une étude architecturale est lancée, mais aboutit à un coût au mètre carré trop élevé. De plus, la mixité au sein du groupe entre candidats à l’accession à la propriété et bénéficiaire potentiels de logements sociaux bloque le financement du projet.
  • Bègles: dans ce cas, le problème a été pris à l’envers par la société coopérative Axanis qui disposait du terrain, et a cherché un groupe d’habitants dans un second temps, qui ont ensuite choisi un architecte. Cette méthode devrait permettre de réduire la durée totale du projet, pourvu que le foncier soit disponible.
  • H’Nord, Bordeaux : une association souhaite construire dans une friche industrielle. La mairie s’engage à réserver un terrain, mais il manque un terrain privé, pour lequel le propriétaire demande un prix élevé.

D’autres projets seront évoqués dans les prochains articles: Vaulx-en-Velin, Montpellier, Lorient, le Village Vertical et Habionome.