C’est sur ce thème que l’Association pour l’autogestion organise, la veille de son assemblée générale, une conférence débat avec Mohammed Harbi, vendredi 30 novembre à 19 h à la bourse du travail de Paris, 3 rue du Château d’eau, 75010 Paris, salle Louise Michel.

Moins d’une année après l’indépendance, en mars 1963, des décrets institutionnalisent l’autogestion, dont des expériences étaient entamées dans les faits avec la remise en activité des « biens vacants ». Ces décrets dits « décrets de mars » sont au nombre de trois. Celui du 18 porte réglementation des biens vacants, celui du 22 porte définitions des formes (assemblées de travailleurs, conseil, comité de gestion, président) et celui du 28 réglementant la répartition des revenus. Le bureau national des biens vacants devient bureau national d’animation du secteur socialiste (BNAS). Certes, les expériences de base étaient bien réelles, et les décrets avaient comme objectif de les étendre mais « pris d’en haut », ces mesures suffisaient elles à renforcer une dynamique déjà confrontée aux obstacles mise par les militaires et les appareils bureaucratisés? Le pouvoir des travailleurs n’a t-il pas en grande partie été usurpé par ceux qui détournent l’esprit des décrets? Parmi les soutiens au coup d’Etat de Boumedienne en 1965 bon nombre de ces adversaires de l’autogestion, bureaucrates et militaires. Toutefois, officiellement, le terme n’est pas supprimé.Preuve de la survivance de l’idée ou alors volonté du nouveau pouvoir de s’affirmer dans la continuité ? En 1971 plusieurs ordonnances forment la « charte et code de la gestion socialiste de l’entreprise », mais bien évidemment le modèle prôné et pratiqué est tout sauf socialiste autogestionnaire (A suivre…)

déjà publiés sur le site avec des documents en annexe :

1er novembre 1954 : l’Algérie vers l’indépendance, la révolution et l’autogestion?

Ahmed Ben Bella, l’Algérie et l’autogestion.

Michel Pablo.

Conseils, autogestion en Algérie (1963) et en Iran (1979)